Retour du Japon

Voilà 15 jours (exactement) que je suis revenue du Japon.

Ce voyage a été WOUAOUH pour moi! J’y suis partie en essayant de ne pas avoir trop d’attentes, même si on me disait que j’allais adorer ce pays. Je ne voulais pas rentrer dans les clichés des touristes et j’ai réussi!

Je ne suis pas allée là où on m’attendait, mais là où je voulais découvrir cet univers.

Dans les campagnes avec les cultures de riz, les routes et le train à grande vitesse: le Shinkansen.

Dans les regards croisés et les sourires quand je tricotais ou lorsque la couleur de mes cheveux surprenait.

Dans les surprises occasionnées par mes connaissances du kintsugi et de l’histoire du Japon (avec Sei Shonagon et Murasaki Shikibu), les notes de chevet et le dit du Genji.

Dans la rencontre avec le « sensei » en maki-e, et kintsugi.

J’y ai découvert les racines profondes du kintsugi, en lien avec celles de l’urushi et de l’arbre à laque. Les connections avec mon coeur et mon âme au delà des mots, mais avec cette manière de réparer les objets. Le sens que le kintsugi a au Japon.

Là-bas il n’y a pas de « maître » en kintsugi, car il n’y a pas de réelle formation. Il y a des maîtres makié (l’art de laquer des objets en bois et de les décorer) et pour devenir sensei dans cet art il faut au moins 7 ans de formation. Ce sont souvent ces personnes qui enseignent et partagent leur savoir avec le kintsugi. C’est la raiosn profonde pour laquelle je ne veux pas être appelée « maître », car je suis au service de la réparation. Des objets, des humains, du monde. Je suis là pour transmettre mon savoir et mes découvertes. Je suis là pour prendre soin de moi et de celles et ceux qui viendront rencontrer cet univers du kintsugi-do: la voie de la réparation.

Car cette technique est une chemin vers la cicatrisation. Et pour eux, elle parle de lien avec les ancêtres et de l’importance qu’ont ceux-ci dans leur vie.

Le kintsugi ne parle pas de réparation des traumatismes, c’est nous, les occidentaux, qui voyons cette symbolique avec une certaine résilience. D’ailleurs j’ai aussi découvert que la manière de vivre un traumatisme était aussi culturelle! Mais je développerais ce sujet dans un autre écrit.

Je suis revenue du Japon, et l’on me dit de rester sur mon petit nuage aussi longtemps que possible. Mais en réalité, ce nuage est en moi depuis très longtemps, il a simplement pris une forme et une couleur plus réelle. Je n’en descendrai donc pas, il m’habite.

Le japon et ses contrastes fait partie de moi et de mon âme.

Vous prendrez bien un (thé) ojicha avec moi?